ses parents, quelques semaines ou quelques mois, selon la convention, après quoi elle va s’établir dans la maison de son mari. Elle apporte des cadeaux aux parents de son mari ; pour la plupart le cadeau consiste en une robe pour chaque membre de la famille, elle leur présente aussi trois plateaux avec des douceurs telles que : des pistaches au miel, des amandes au miel, des petites boules de pâte légère, grosses comme un pois chiche, dans du miel. Tout ce mélange s’appelle « Kaktouche », et cela forme le fond du plateau ; on met par-dessus différents bonbons européens et tartares. Le mari invite à la maison les parents de sa femme, et le festin dure jusqu’au soir. Le lendemain de son installation la mariée[1] reçoit la visite de toutes les amies et connaissances des parents, qui ne l’avaient pas vue auparavant, après quoi les cérémonies nuptiales sont terminées et la vie conjugale commence.
- ↑ Une dame tartare se lève ordinairement entre six et huit heures du matin et s’occupe de son ménage ; puis elle donne des leçons à ses enfants. À une heure, le mari, la femme et les enfants dinent ensemble. Puis les dames se réunissent tantôt chez l’une, tantôt chez l’autre ; ces réunions ont lieu souvent. Si la femme reste à la maison, elle fait de jolies broderies et coud des robes et celles de ses enfant. Souvent le mari fait des lectures à haute voix à sa femme, et lui enseigne diverses choses ; le mari estime sa femme et ils vivent ordinairement en bonne intelligence. Quand le mari entre ou le frère aîné, la dame se lève et attend qu’on l’invite à s’asseoir. Les enfants font de même. Dans le courant de la journée, on prend du thé, on mange des douceurs ; on n’a pas l’habitude de prendre du café. On soupe à huit heures et on se couche à onze. Une jeune fille ne sort jamais dans les rues et ne se montre à personne, pas même aux amis de sa mère — jusqu’à son mariage.