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stances où il n’est pas malaisé de retrouver un souvenir des vers si connus de Ronsard :

Mignonne, allons voir si la rose…

Les voici :


  
Avez-vous vu la tendre rose,
L’aimable fille d’un beau jour,
Quand au printemps à peine éclose,
Elle est l’image de l’amour ?

Telle à nos yeux, plus belle encore,
Parut Eudoxie aujourd’hui.
Plus d’un printemps la vit éclore,
Charmante et jeune comme lui.

Mais, hélas ! Les vents, les tempêtes,
Ces fougueux enfants de l’hiver,
Bientôt vont gronder sur nos têtes,
Enchaîner l’eau, la terre et l’air.

Et plus de fleurs, et plus de rose,
L’aimable fille des amours
Tombe fanée à peine éclose :
Il a fui, le temps des beaux jours !

Eudoxie, aimez ! Le temps presse ;
Profitez de vos jours heureux !
Est-ce dans la froide vieillesse
Que de l’amour on sent les feux ?


Cette même année il allait écrire en russe le morceau qui devait pour la première fois attirer l’attention du public et lui mériter la sympathie du grand maître de la poésie russe, de Derjavine : Les souvenirs de Tsarskoé Selo. C’est un véritable