Le berger eut pitié de lui, lui tendit son bâton et le tira du feu. Une fois sorti, le reptile s’enroula autour de son cou :
— Malheureux, s’écria le berger stupéfait ; est-ce ainsi que tu me remercies de t’avoir sauvé ; on dit bien vrai : faites le bien et vous trouverez le mal.
Le serpent lui répondit : Ne crains rien ; je ne te ferai aucun mal ; porte-moi à mon père ; mon père est le roi des serpents.
Le berger réfléchit et dit :
— Je ne puis te porter à ton père ; je n’ai personne à qui confier mon troupeau en mon absence.
— Ne crains rien, répliqua le serpent, il ne lui arrivera aucun mal. Porte-moi à mon père, et va vite.
Ils partirent donc, traversèrent une forêt et arrivèrent à une porte qui était toute tissue de serpents. Quand ils furent arrivés, le serpent qui était au cou du berger siffla ; les autres s’écartèrent et laissèrent passer le berger.
Au moment où ils passaient la porte, le serpent dit au berger :
— Attends que je te dise quelque chose : quand tu arriveras dans le palais de mon