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CONTES SLAVES

Le jeune homme s’élance, il entre le cœur tremblant d’effroi dans la grande salle où les convives sont déjà réunis ; la princesse crie de joie et s’évanouit, le meurtrier pâlit de terreur. Alors le jeune homme raconte l’infâme trahison de son camarade et, pour justifier son récit, il se change en chevreuil et vient caresser la princesse ; elle lui remet sur le dos la touffe de poils qu’elle lui a naguère arrachée, cette touffe s’adapte et repousse aussitôt. Il se change en lièvre et les poils s’adaptent et repoussent de même. Tout le monde s’étonne. Tout à coup il se transforme en corneille ; la princesse lui adapte les plumes qui repoussent encore. Le roi, à cette vue, ordonne le supplice du perfide archer ; on amène quatre chevaux sauvages, on les fouette avec fureur ; en un moment, le misérable est écartelé. Ainsi l’ancien clerc obtint la main de l’adorable princesse. Tout le château fut en liesse ; on but, on mangea avec transport, et la princesse ne pleura plus, car elle avait celui qu’elle aimait.