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LA MONTRE ENCHANTÉE

d’où cette fortune était venue à son fils. Jenik ne lui répondit pas, mais il l’invita à convier les amis et les parents à un grand festin.

Le père invita tout le monde et tout le monde fut bien étonné de voir tant de luxe, tant de vaisselle et tant de beaux plats sur la table. Après le premier service, Jenik pria son père d’aller inviter le roi et la princesse, sa fille. Il frotta la montre et pensa qu’il lui faudrait un carrosse à six chevaux, le carrosse tout orné d’or et d’argent, les harnais tout flambants d’or et d’argent. Le père n’osa point s’asseoir dans le carrosse royal, mais il alla à pied inviter le roi et sa fille. Ils furent bien étonnés de la beauté du carrosse et y montèrent pour aller au festin de Jenik.

Jenik frotta la montre et souhaita que, sur un espace de six milles, la route fût pavée de marbre jusqu’à sa maison. Qui fut bien étonné ? Ce fut le roi ; il n’avait jamais voyagé sur une si belle route.

Jenik, en entendant arriver le roi, frotta la montre et souhaita d’avoir une maison plus belle encore, à quatre étages, avec des ornements d’or, d’argent, de damas, des tables merveilleuses et sur ces tables des