Page:Léger - Recueil de contes populaires slaves, 1882.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
135
LA MONTRE ENCHANTÉE

père, sa mère, ses frères, tout le monde se moquait de lui. Il ne lui restait plus que le chien et le chat, auxquels il avait autrefois sauvé la vie. Il les prit avec lui et s’en alla loin… bien loin, car il ne voulait plus vivre avec sa famille.

Il arriva à de très grands déserts et vit des corbeaux qui volaient vers une montagne. Un autre corbeau survint et ses frères lui demandèrent pourquoi il s’était attardé si longtemps. Voici l’hiver qui arrive, disaient-ils, il est temps d’émigrer vers d’autres contrées. Il leur raconta qu’il avait vu sur la mer une maison merveilleuse et telle qu’il n’en avait jamais rencontrée. Jenik, en entendant ce récit, supposa que ce devait être la retraite de sa femme. Il se dirigea vers la mer avec son chien et son chat.

Arrivé au bord de la mer, il dit au chien :

— Tu sais bien nager, et toi, minet, tu es leste. Assieds-toi sur le dos du chien, il te portera jusqu’à cette maison. Là, il se cachera près de la porte ; toi, pénètre en cachette jusque dans la chambre et tâche de t’emparer de ma montre.

Sitôt dit, sitôt fait. Les deux animaux traversèrent la mer ; le chien se cacha près de