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LE LOUP NIGAUD

Il y a un pourceau qui broute, mange-le.

Le loup s’en va.

— Bonjour, pourceau ; Dieu m’a dit de te manger.

— Qui donc es-tu, toi qui vas me manger ?

— Un loup.

— Tu mens ; tu es un chien.

— Non, un loup.

— Comment un loup n’aurait-il rien à manger ?

— Rien absolument.

— Eh bien, écoute ! Assieds-toi sur moi, je te mènerai au village ; on élit en ce moment les autorités, peut-être te choisira-t-on.

— Parfaitement ; mène-moi.

Il s’assied sur le cochon ; on arrive au village ; le pourceau grogne ; le loup a peur.

— Pourquoi cries-tu ainsi ?

— Je convoque l’assemblée pour ton élection.

Les paysans sortent de la chaumière, qui avec un fléau, qui avec une pioche, qui avec une pelle… On tombe sur le loup ; il détale à grand’peine.

Il s’en va tout droit chez Dieu et recommence son refrain :