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NE FORÇONS POINT NOTRE TALENT

inquiétude ; quand il eut tout mangé, il eut faim de nouveau ; il s’en va auprès de l’ours.

— Eh bien, frère, tu as tout mangé ?

— Tout mangé. Et maintenant j’ai faim.

— Pourquoi ne pas satisfaire ta faim ? Sais-tu où les femmes du village vont faire la moisson ?

— Je le sais.

— Eh bien, allons ! Je me glisserai chez ta maîtresse, j’enlèverai son petit du berceau ; toi, cours après moi, et arrache-moi le petit ; rapporte-le ensuite à la maison. Tu verras que ta maîtresse te donnera du pain pour te nourrir, comme au temps passé.

L’ours se glisse dans la maison, enlève l’enfant dans son berceau ; l’enfant crie, les bonnes femmes courent après l’ours ; mais elles sont obligées de revenir sans l’avoir attrapé. La mère pleure, les bonnes femmes se désolent. Le chien sort on ne sait d’où, atteint l’ours, lui enlève l’enfant et le rapporte à la maison. On court au-devant de lui ; la mère est aux anges : — Jamais je n’abandonnerai ce chien-là.

Et elle dit à son mari :

— Mon homme, il faut garder et nourrir le chien ; c’est lui qui a arraché notre petit