Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/15

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est évident pour tous ceux qui se refusent à trahir les principes fondamentaux du socialisme.

2. Tout d’abord, cet argument s’appuie sur les notions de « démocratie en général » et de « dictature en général », sans poser la question de savoir de quelle classe il s’agit. Poser la question de cette manière, en dehors des classes ou au-dessus des classes, soi-disant du point de vue du peuple tout entier, c’est tout simplement se moquer de l’enseignement essentiel du socialisme, à savoir la théorie de la lutte des classes que les socialistes, passés aux côtés de la bourgeoisie, reconnaissent en paroles mais oublient en fait. Car dans tout pays capitaliste civilisé il y a la démocratie bourgeoise et non la « démocratie en général » ; et il ne s’agit pas de « dictature en général », mais de la dictature de la classe opprimée, c’est-à-dire du prolétariat, sur les oppresseurs et les exploiteurs, c’est-à-dire la bourgeoisie, dans le but de briser la résistance opposée par les exploiteurs dans la lutte pour leur domination.

3. L’histoire enseigne qu’aucune classe opprimée n’a jamais accédé au pouvoir et ne pouvait y accéder sans passer par une période de dictature, c’est-à-dire conquérir le pouvoir politique et briser par la violence la résistance la plus acharnée, la plus furieuse, qui ne recule devant aucun crime et que les exploiteurs ont toujours opposée. La bourgeoisie, dont la domination est défendue à présent par les socialistes qui s’élèvent contre la « dictature en général » et qui portent aux nues la « démocratie en général », a conquis le pouvoir dans les pays évolués, au prix d’une série d’insurrections, de guerres civiles, de ré-