Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/58

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ceux du Conseil supérieur économique donnés par le Times du 10 mars 1920).

Il est clair que dans une telle situation l’accroissement du mécontentement des ouvriers, l’accentuation de l’état d’esprit et des aspirations révolutionnaires, l’essor des grèves spontanées de masse sont inévitables. Car la situation des ouvriers devient intolérable. Ils se convainquent par leur propre expérience que les capitalistes se sont enrichis prodigieusement du fait de la guerre, dont ils rejettent les charges et les dettes sur leurs épaules. Récemment, une dépêche nous apprenait que l’Amérique veut rapatrier en Russie encore 500 communistes, pour se débarrasser de ces « dangereux agitateurs ».

Mais même si l’Amérique nous envoyait, non pas 500, mais 500 000 « agitateurs » russes, américains, japonais, français, cela ne changerait rien à l’affaire, car le décalage des prix subsisterait, contre lequel ils ne peuvent rien. Et ils n’y peuvent rien parce que la propriété privée est chez eux strictement respectée, parce qu’elle est chez eux « sacrée ». Il ne faut pas l’oublier, la propriété privée des exploiteurs n’est abolie qu’en Russie. Les capitalistes ne peuvent rien en ce qui concerne le décalage des prix, et les ouvriers ne peuvent pas vivre avec les anciens salaires. Contre cette calamité, aucune vieille méthode ne peut servir, aucune grève isolée, aucune lutte parlementaire, aucun scrutin n’y peut rien, car la « propriété privée est sacrée », et les capitalistes ont accumulé de telles dettes que le monde entier se trouve asservi à une poignée d’hommes ; cependant, les conditions d’existence des ouvriers de-