me fiche du reste. » Cet ennemi est plus fort que tous les Kornilov, Doutov et Kalédine pris ensemble. Ces petits koulaks, ces petits profiteurs-propriétaires déclarent : « Toujours on nous a opprimés, toujours on nous a courbés, comment ne pas profiter de l’occasion qui se présente ? » Ce phénomène est un obstacle sérieux ; nous ne pourrons vaincre sans l’avoir détruit, car un nouveau Kornilov se lève dans tout petit propriétaire, dans tout profiteur avide. A côté de ce danger, les fantômes terribles de la famine et du chômage en masse se lèvent devant nous, mais nous voyons que tout ouvrier conscient — et leur nombre augmente sans cesse — escompte et comprend que le seul moyen de vaincre tous les dangers imminents, c’est un effort inlassable, une volonté d’acier. Que tous ceux qui désespèrent, qui perdent courage et énergie, se rappellent ce que nous avons toujours dit : on n’arrivera pas à franchir l’espace entre le capitalisme et le socialisme intégral par la voie facile de la persuasion et des compromis ; ce n’est que par une lutte enragée que nous atteindrons notre but. La dictature du prolétariat présume la violence contre les exploiteurs. Notre voie, c’est la persévérance, l’union prolétarienne, la dictature de fer du peuple travailleur. Nul doute que le Pouvoir Soviétique n’a pas fait preuve d’énergie suffisante en combattant la contre-révolution ; il fut en ces cas-là semblable plutôt à une bouillie qu’à de l’acier, et ce n’est pas sur une bouillie qu’on édifiera le socialisme. Nous n’avons pas vaincu l’élément bourgeois. La situation du pays exsangue et ruiné, qui est placé à la tête de la révolution mondiale par le courant de l’histoire, est difficile à l’extrême, et nous serons écrasés, si nous n’opposons pas la dictature de fer des ouvriers conscients à l’anarchie, à la désorganisation et au découragement. Nous serons impitoyables envers nos ennemis aussi bien qu’envers tous ceux qui hésitent, envers tous les éléments nuisibles dans nos propres rangs qui oseraient porter la désorganisation dans notre lourd travail créateur d’édification d’une vie nouvelle pour le peuple travailleur. Nous avons abordé la tâche qui, une fois remplie, nous assurera le raffermissement du régime
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