monopole, nous ne pourrons nous défaire du « tribut » que nous payons au capital étranger. Toutes les chances d’une reconstruction socialiste dépendent de cette question-là, pourrons-nous au prix d’un certain tribut payé au capital étranger pendant quelque temps préserver notre indépendance économique intérieure ?
Nous sommes bien en retard en fait d’imposition, surtout en fait d’impôts sur le revenu et sur la fortune. Les tributs qu’on impose à la bourgeoisie — mesure admissible en principe et louable au point de vue du prolétaire — nous montrent que nous sommes encore plus près des méthodes de guerre entre pauvres et riches en Russie que des méthodes d’un gouvernement. Pour devenir plus forts, pour prendre pied dans le pays, nous devons recourir à ces méthodes-ci ; nous devons remplacer les tributs imposés à la bourgeoisie par un impôt sur la fortune et le revenu régulièrement perçu ; cet impôt doit donner beaucoup plus à l’État prolétarien, mais pour le prélever il faut une meilleure organisation du recensement et du contrôle.
Notre retard dans l’introduction du travail obligatoire montre encore une fois qu’à l’ordre du jour se pose l’œuvre préparatoire, organisatrice, qui doit d’un côté assurer la possession du conquis, d’autre part préparer l’ « encerclement » du capital, qui le fera « capituler ». Nous aurions dû décréter immédiatement l’introduction du travail obligatoire, en l’introduisant peu à peu, avec circonspection, en vérifiant chaque pas à la lumière de l’expérience. Le premier pas, certes, doit être le travail obligatoire pour les riches. L’introduction du livret de travail et du livret des revenus et de la consommation pour tous les bourgeois, y compris ceux des villages, serait un grand pas en avant vers T « encerclement » complet de l’ennemi, vers la création d’un véritable contrôle de tout le peuple sur la production et sur la distribution des produits.
L’État fut pendant des siècles l’instrument d’oppression et de spoliation du peuple ; une profonde méfiance, une haine envers tout ce qui a rapport à l’État, sont encore restées dans les masses. C’est une tâche bien difficile que de