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Page:Lénine - La Révolution bolcheviste.djvu/23

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sérieuse (car les ouvriers armés sont des gens de la vie pratique et non des intellectuels sentimentaux, et ils ne toléreront pas de plaisanteries), que la nécessité d’observer les règles peu compliquées de la communauté humaine deviendra bientôt une habitude.

Alors, la porte sera grande ouverte entre la première phase de l’État communiste et sa phase supérieure, et l’État périclitera définitivement (3).

Lénine en était arrivé au chapitre « L’expérience des révolutions russes de 1905 et de 1917 » quand les événements du jour l’absorbèrent à nouveau. La situation s’était modifiée. Le bolchévisme était en pleine croissance dans les villes et dans l’armée, tandis que le conflit de Kerenski avec le général Kornilov avait jeté le désarroi et la discorde dans les rangs du gouvernement, des partis socialistes modérés et des groupements « bourgeois ».

Dans une note à la fin de cet ouvrage inachevé (datée du 30novembre 1917) Lénine écrit :

La crise politique m’a « empêché » de l’achever, — à la veille de la révolution d’octobre 1917. On ne peut que se réjouir d’un pareil « empêchement ». Mais il faudra sans cloute remettre à longtemps la seconde partie de la brochure (consacrée à l’expérience des révolutions russes de 1905 et 1917) ; il est plus agréable et plus utile de faire « l’expérience de la révolution » que d’écrire sur elle (4).


Lénine se lance de nouveau dans la politique active. Il fait pression sur son parti pour le pousser à la conquête du pouvoir, en même temps il publie une sorte de programme destiné aux grandes masses et d’un ton relativement modéré. C’est une brochure intitulée Comment éviter la débâcle. Cette brochure parut fin septembre 1917. Ci-dessous quelques passages essentiels :

Voilà les mesures principales :

1° Fusion de toutes les banques en une seule, qui serait contrôlée par l’État ; ou bien nationalisation des banques ;

2° Nationalisation des syndicats, c’est-à-dire des grandes ligues capitalistes monopolisant leur branche (les syndicats du sucre, du naphte, du charbon, de la métallurgie, etc.) ;