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Page:Lénine - La Révolution bolcheviste.djvu/84

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pas au début des débuts ! — quelles que fussent les difficultés, quelles que fussent les défaites qui nous auraient été infligées, la révolution socialiste mondiale viendrait, car elle était déjà en marche ; elle mûrirait, car elle mûrit déjà. Notre salut dans toutes les difficultés, je le répète, c’est la révolution paneuropéenne. Nous nous appuyons sur cette vérité abstraite, nous nous en inspirons et nous devons veiller à ce que cette vérité ne se transforme pas en une phrase avec le temps, car toute vérité abstraite devient une phrase vide si on l’applique inconsidérément à tous les cas. Quand vous dites que derrière chaque grève s’abrite l’hydre de la révolution, c’est une vérité, et celui qui ne l’entend pas, n’est point socialiste. Oui, sous toute grève couve la révolution socialiste. Mais si vous dites que toute grève donnée est un pas dans la révolution socialiste vous prononcez une phrase vide de tout sens. Nous en avons entendu jusqu’à la satiété et tout ouvrier a déjà répudié ces phrases anarchistes parce que tout comme il est indiscutable que sous toute grève s’abrite l’hydre de la révolution socialiste, il est aussi évident qu’il serait futile de prétendre que toute grève pourrait être transformée en révolution. Il est indiscutable que toutes nos difficultés ne seront surmontées qu’au moment où sera mûre enfin la révolution socialiste mondiale qui mûrit ; mais il serait absurde d’affirmer que nous pouvons escamoter toutes les difficultés réelles de notre révolution en déclarant : « J’attends la révolution socialiste mondiale ; donc je puis me permettre toutes les sottises ».

« Liebknecht nous sauvera, parce qu’il vaincra quand même ». II nous sauvera un jour parce que nous savons qu’il vaincra. Il donnera une organisation si parfaite que nous n’aurons qu’à adopter les formes toutes prêtes comme nous avons pris en Europe Occidentale la doctrine marxiste, toute prête, grâce à laquelle nous avons pu vaincre en quelques mois, tandis qu’à l’Occident il leur a fallu des dizaines d’années pour triompher.

Donc, ce serait une aventure futile que de transplanter les vieilles méthodes de lutte, de vouloir résoudre les pro-