Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/41

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Engels : « Le parti qui est sorti vainqueur (dans la révolution) est dans la nécessité de maintenir sa domination au moyen de la terreur que ses armes inspirent aux réactionnaires. Si la Commune de Paris ne s’était pas appuyée sur l’autorité du peuple armé contre la bourgeoisie, est-ce qu’elle aurait tenu plus d’un jour ? N’avons-nous pas le droit, au contraire, de blâmer la Commune d’avoir trop peu fait usage de cette autorité ? »

Engels encore : « Puisque l’État n’est qu’une institution transitoire qu’il faut mettre à profit dans la lutte, dans la révolution, pour abattre ses adversaires, c’est un pur non-sens de parler d’État populaire libre : tant que le prolétariat a besoin de l’État, il en a besoin non pas dans l’intérêt de la liberté, mais dans l’intérêt de l’écrasement de ses adversaires, et lorsqu’il devient possible de parler de liberté, l’État, comme tel, cesse d’exister… »

Entre Kautsky d’un côté et Marx et Engels de l’autre, il y a un abîme, tout comme entre un libéral et un révolutionnaire prolétaire. La démocratie pure et la démocratie sans plus dont parle Kautsky, tout cela n’est que la paraphrase de ce même « État populaire libre », c’est-à-dire n’est qu’un pur non-sens.

Avec l’érudition d’un savantissime imbécile de cabinet, ou bien avec la candeur d’une fillette de dix ans, Kautsky demande : à quoi bon la dictature, du moment qu’on a la majorité ?

Marx et Engels nous l’expliquent :

Pour briser la résistance de la bourgeoisie.

Pour frapper de terreur les réactionnaires.

Pour maintenir l’autorité du peuple armé contre la bourgeoisie.