Aller au contenu

Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’entre elles, des restrictions aux droits électoraux de la bourgeoisie. C’est bien possible. Après la guerre et après l’expérience de la révolution russe, il en sera vraisemblablement ainsi, mais ce n’est pas indispensable pour la dictature, ce n’est pas un indice indispensable du concept logique de dictature, ni une condition indispensable de la notion historique de dictature de classe.

Le signe indispensable, la condition nécessaire à la dictature, c’est l’écrasement par la force des exploiteurs comme classe et, par suite, la violation de la « démocratie pure », c’est-à-dire de l’égalité et de la liberté, à l’égard de cette classe.

C’est ainsi et seulement ainsi que la question peut être posée au point de vue théorique. Et Kautsky, en la posant autrement, a montré qu’en attaquant les bolcheviks il agissait non pas en adversaire théorique, mais en sycophante complice des opportunistes et de la bourgeoisie.

Dans quel pays, dans quelles conditions particulières de nationalité ou de développement capitaliste, dans quelle mesure enfin sera appliquée telle ou telle restriction, telle ou telle violation de la démocratie au détriment des exploiteurs, cela dépend des particularités nationales de tel ou tel capitalisme, de telle ou telle révolution. Théoriquement, la question est tout autre et elle se pose ainsi : la dictature du prolétariat est-elle possible sans violation de la démocratie au détriment de la classe des exploiteurs ?

Cette question, la seule importante et essentielle en théorie, Kautsky l’a éludée. Il cite toutes sortes de passages de Marx et d’Engels, sauf ceux qui traitent de la question et que nous avons rapportés plus haut.

Kautsky vous entretient de tout ce que vous voulez,