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Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/79

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formiste qui se dit le seul socialisme « européen », et qui est depuis longtemps un « cadavre puant ».

À la fin de son livre, aux pages 61 et 63, M. Kautsky déplore amèrement que « la nouvelle théorie » (c’est ainsi qu’il nomme le bolchévisme, craignant d’aborder seulement l’analyse de la Commune de Paris par Marx et Engels), « trouve des partisans même dans les vieilles démocraties, comme la Suisse par exemple ». « On ne comprendrait pas, dit Kautsky, que cette thèse puisse séduire les social-démocrates allemands ».

C’est au contraire absolument compréhensible, car après les sérieuses leçons de la guerre, les masses révolutionnaires se sont dégoûtées des Scheidemann et des Kautsky.

« Nous » avons toujours été pour la démocratie, écrit Kautsky, et tout à coup nous y renoncerions !

« Nous », opportunistes de la social-démocratie, nous avons toujours été contre la dictature du prolétariat ; les Kolb et Cie l’ont dit franchement voici beau temps. Kautsky le sait bien et il se trompe s’il croit cacher à ses lecteurs un fait aussi évident que son « retour dans le giron » des Bernstein et des Kolb.

« Nous », marxistes révolutionnaires, nous n’avons jamais fait une idole de la démocratie « pure », c’est-à-dire bourgeoise. Avant la triste conversion qui fit de lui un Scheidemann russe, Plékhanov était, comme l’on sait, un marxiste révolutionnaire. Au congrès qui a adopté le programme du parti, Plékhanov disait, en 1903 qu’au moment de la révolution le prolétariat n’hésiterait pas à enlever aux capitalistes le droit de vote, à disperser tout parlement qui se montrerait contre-révolutionnaire. C’est du reste l’unique principe qui réponde au marxisme, comme on le voit, ne