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au peuple et d’une voix émue, lui fait ce récit[1] :

« Au sommet du mont, parmi les éclairs et les tonnerres, il avait entendu sortir, d’un buisson ardent de mille feux, une voix divine, qui lui avait communiqué ses lois, en le chargeant de les transmettre au peuple ! »

Il n’avait pas achevé que déjà le peuple s’était prosterné pour les entendre !

Et les tables de la Loi, sous la dictée du sage, avaient été écrites, puis renfermées dans un sanctuaire. Un des premiers articles était l’institution d’une tribu sacrée, ointe de certaines huiles, sacrées également, laquelle tribu, inspirée des Dieux, leur servirait d’intermédiaire avec l’homme.

La royauté divine était fondée ! Elle avait ses lois et ses interprètes !

Ce fut une joie folle et des réjouissances publiques !…

Aux jours où nous sommes, tant de crédulité paraît impossible ! — Elle est historique ! — C’était aux premiers temps connus, à quelque 50 siècles de distance actuelle — Mais ne trouverait-on pas encore, en des coins isolés, des crédulités pareilles ? — Que dis-je ?… Ces crédulités même ne nous sont-elles pas enseignées à tous dès l’enfance ? Et la ténacité sacerdotale n’a-t-elle pas accompli ce miracle, vrai, quoique incroyable, de propager et

  1. Moïse et le Sinaï. Il dut se passer ailleurs des faits analogues, de la part de civilisateurs, qui n’eussent pu agir autrement sur un peuple superstitieux.