Page:Léo - Coupons le Câble !, 1899.djvu/26

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féroces qui les contemplent, et qui rugissent de plaisir ! Il y a des hommes amoureux de gloire, qui aspirent à commander ce monde, où le sang rouge coule plus abondant que la rosée ; et dans les guerres civiles qui commencent à Sylla, des deux côtés, c’est le sang romain qui rougit la terre. Après le grand duel entre César et Pompée, on fit à Rome un nouveau recensement des citoyens. Antérieurement, on y comptait 320.000 citoyens ; après il ne s’en trouva plus que 130.000, tant la guerre civile avait été meurtrière pour Rome, tant elle avait moissonné de citoyens, sans compter tous les meurtres et fléaux dont elle avait affligé le reste de l’Italie, et les provinces [1] !

Et ensuite ?… On recommença ! Ne semble-t-il pas qu’il n’y ait, dans ces religions anciennes, aucune intention de moralisation humaine. C’est une simple superstition ; un besoin d’invocation, de poésie, de lyrisme. On trouve pourtant des punitions aux Enfers, et quelques vengeances des Dieux sur la Terre. En Grèce et à Rome, les prêtres sont intermédiaires ; mais pour l’ordre plus que pour la conscience intime. On essaie par eux de connaître l’avenir. — Le culte des mânes est familial.

Quoi qu’il en soit, depuis l’Humanité immémorée, depuis le seuil de l’histoire écrite, des temples de Delphes et d’Eleusis, jusqu’aux tours de Notre-Dame et aux colonnes de la Madeleine, les prêtres, discrètement ou violemment, gouvernent le monde.

  1. Plutarque (Vie de César, tome III, 445.)