où leur intérêt n’est pas négligé. Puis, ils doivent juger d’après les témoignages ; et nous tenons boutique de témoins !… »
« Vous parlez de justice ! Et vous avez un peuple humilié, surmené, ignare, chargé d’impôts de toute sorte, qui traîne sa pauvre vie entre la famine et le travail forcé ! C’est pourquoi vous lui avez donné le vote, ô dons Quichotte ! Et il en use… contre vous !… Ah ! Ah ! Ah !… Nous lui dicterons sa propre déchéance, et il la signera : car il a confiance en nous ! Ne l’avez-vous pas voulu, afin que sous votre règne, il fut gorgé de résignation et d’obéissance ? Eh bien, attendez un peu : vos vœux seront exaucés, et l’on criera bientôt encore : — Dieu et le Roi ! »
« Mesurez donc votre faiblesse ! Qui, dans l’Etat, dispose d’une puissance pareille à la nôtre ? Ce n’est pas à coup sur votre gouvernement. On se défie de lui et de vous… non sans cause ! Et vous osez nous menacer ! Si nous n’étions polis, nous dirions que c’est trop bête ! Maintenant, comme toujours, le peuple est notre réserve ; notre vieille garde dans l’humanité ! Elle donnera !… Elle donne depuis le suffrage universel… Vous le savez bien ! ô niais imbéciles, qui lui parlez raison, quand vous n’en avez pas vous-mêmes. Il vous a pourtant déjà fourni un bel Empereur, choisi dans les grands coquins, mais auquel manquait l’envergure. Pour changer, on va vous donner des rois pantagruéliques !… Et vous viendrez à la messe, ou vous direz pourquoi !… Et vous serez heureux de baiser nos mules !… Et l’on festoiera !…»