Page:Léo - Coupons le Câble !, 1899.djvu/82

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avec une petite rente viagère, ou bien elles resteront dans leur communauté (mise en régie) à charge de prendre part au travail. Il ne leur sera plus permis d'enseigner, à moins d'un diplôme comme le veut la loi ; et de plus une autre condition, générale désormais pour tout instituteur : celle du mariage. Double garantie, d'abord, dans l'intérêt des mœurs, puis de l'éducation elle-même. Pour enseigner les enfants, ménager leur intelligence et leur sensibilité, pour toucher leur cœur, il faut les connaître et les aimer.

Il est à prévoir que beaucoup de prêtres, secrètement dégoûtés de la fonction qu'ils remplissent, et assurés d'une rente viagère, seront satisfaits de ne plus être esclaves du pape et du haut clergé. Ceux-là se rallieraient à la démocratie. Ne pas licencier les couvents de moines, sauf par extinction. Privés sévèrement de la faculté d'enseigner, ils feront la culture de leurs terres, le commerce des liqueurs et des onguents. Le gouvernement pourrait leur concéder une fabrication. Leur domaine étant en régie, ils seraient eux-mêmes surveillés. — Oui, beaucoup de surveillance, mais aussi de douceur et de liberté relative. Point de persécution, de menaces, ni d'insultes. Le pouvoir du supérieur étant atténué, ils se trouveront mieux qu'auparavant. En agissant de cette façon, on évitera bien des troubles et des dangers, et l'on arrivera peu à peu à l'extinction sans violence, de cette plaie de notre civilisation.

Les chefs seuls sont à craindre ; aussi doivent-ils