Page:Léo - Les Désirs de Marinette.djvu/13

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deux jeunes ormeaux. Sur l’herbe épaisse et semée de fleurs, on s’installa. Le pâté fut ouvert ; les verres se remplirent. On but à la santé de Joseph, et les abeilles et les guêpes, chantant autour d’eux, venaient boire aussi dans les verres, ou goûter aux cerises qui composaient le dessert.

Joseph et Marinette cependant mangeaient à peine, et bientôt Marinette se leva pour faire un bouquet, et Joseph la suivit. La mère Cadron voulut bien les rappeler ; mais la voisine, qui avait un faible pour les amoureux, se récria, faisant observer que des jeunes gens ne pouvaient pas rester comme ça les jambes croisées ; et immédiatement elle entama une conversation si intéressante sur des aventures du quartier que toute autre préoccupation fut écartée.

Joseph et Marinette marchaient en zig-zag dans la prairie, sans se parler, comme s’ils se boudaient. Seulement, de temps en temps, Joseph présentait une fleur à la jeune fille, qui la mettait dans son bouquet.

Bientôt, ils montèrent sur le point culminant des fortifications, et là, Marinette, qui se sentait lasse, au point que les jambes lui manquaient, se laissa tomber sur l’herbe. Joseph s’assit auprès d’elle ; une timidité si grande les prit tous deux qu’ils n’osaient se regarder et qu’ils jetèrent les yeux sur le paysage pour avoir l’air occupés de quelque chose.

Ils voyaient en face d’eux de grandes roues de carrière qui se détachaient les unes sur le