Aller au contenu

Page:Léo - Les Désirs de Marinette.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je voudrais bien pouvoir te donner des diamants, Marinette ; mais puisque c’est impossible, réfléchis un peu que toutes les choses que tu as désirées, quand tu les avais obtenues, au bout de quelques jours ne t’étaient plus rien. Si tu avais des diamants, ce serait de même.

— Peut-être, répondit-elle avec humeur ; mais ne pouvant les avoir, j’en suis désolée, et il n’y a rien à faire à cela.

Joseph, vivement peiné, frappa du poing sur la table, et comme sa femme le regardait alors avec courroux :

— Je te demande pardon, ça m’ennuie tant de te voir malheureuse pour ces petites pierres ! Faut-il qu’il y ait des diables de choses comme ça, qui ne sont bonnes à rien qu’à faire de la peine quand on ne les a pas, et peu de plaisir quand on les a.

— On ne peut s’empêcher de désirer, dit-elle.

— Dame ! je ne sais pas. Il me semble pourtant que si nous étions toujours ensemble et que tu m’aimasses comme autrefois, je ne désirerais plus rien.

Marie devint rouge et semblait à la fois confuse et touchée, quand une visite vint les interrompre.

C’était le vicomte de Villegard, un beau jeune homme, plein d’élégances et de distinction. Il y avait tant de fierté dans son front et dans sa pose, et tant de douceur en même temps dans sa parole et dans son regard, qu’il était impossible de ne pas admirer