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Page:Léo - Les Désirs de Marinette.djvu/33

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Feuilleton du Journal LE PEUPLE
DU 3 MAI

LES DÉSIRS DE MARINETTE[1]



Elle aurait regretté d’être une cause de peine pour lui… Mais quelle gloire et quel bonheur pour une femme que l’amour d’un pareil homme ! pensait-elle parfois tout au fond du cœur. Cependant il valait bien mieux qu’il ne l’aimât pas, puisqu’elle ne pouvait le rendre heureux. L’aimait-il, ne l’aimait-il pas ? Voilà la question qui devint l’objet de ses pensées. Elle avait trop peu l’habitude de se rendre compte d’elle-même pour s’avouer qu’elle désirait ardemment l’amour du vicomte de Villegard. Et, cependant, elle ne songeait qu’à cela. C’était au point que le chagrin de ne pas avoir de diamants en était fort allégé.

Précisément, un jour, dès le matin, un messager inconnu qui ne dit point d’où il venait, apporta chez Marie une boîte, qu’on lui remit à son réveil. C’était une parure en brillants. Elle fut éblouie, puis stupéfaite. Ce n’était pas la première fois qu’elle recevait

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