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Page:Léo - Les Désirs de Marinette.djvu/61

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à son frère ! c’étaient les enfants ! et… Joseph, sans doute ! Ils étaient là ! C’étaient eux… à quelques pas d’elle ! et il y avait si longtemps qu’elle les avait embrassés ! Elle voulut courir à eux, mais elle s’arrêta. Son cœur la poussait dans leurs bras ; la honte en arrière. Dans ce combat, ses forces fléchirent, elle s’évanouit.

Quand elle reprit connaissance, elle était dans les bras de Joseph qui pleurait. Le petit Jacques aussi pleurait, tout en riant, et, frappant ses petites mains l’une dans l’autre, il criait :

— Maman ! maman ! la voilà !

Les deux plus grands, bien qu’émus aussi, restaient silencieux, gênés sans doute par ce qu’ils démêlaient d’étrange et de mystérieux dans tout cela.

— Puisque tu es venue ici, aujourd’hui, c’est que tu nous aimes encore ? dit Joseph à demi-voix.

— Tu pourras me pardonner ? lui demanda-t-elle.

— Oui, Marinette, je te connais, tu as dû beaucoup souffrir et si tu nous reviens, c’est que tu es guérie. Je suis bien heureux ! Je n’ai pas cessé de t’aimer, moi… Pardon, c’est le dernier reproche et tu verras bien.

Ils restèrent dans ce lieu toute la journée, et tandis que les enfants jouaient et couraient dans l’herbe, un peu plus bas, assis à la même place où, pour la première fois, ils s’étaient dit leur amour, ils eurent une longue conversation, plus d’une fois interrom-