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d’Été, et l’on n’ignore pas qu’il existe sous le nom d’Œuvres de la Propagation de la foi, de la Sainte-Enfance, du Rachat des petits Chinois, etc., des sociétés dont le but est d’envoyer continuellement en Chine des prêtres chargés de faire de la propagande en faveur de la secte catholique.

N’est-ce pas une vérité historique que les Chinois ont découvert l’imprimerie et inventé la poudre, je ne sais combien de siècles avant nous ?

Voilà certes qui prouve l’intelligence, le génie de ce peuple méconnu ; et pour attester la civilisation dont jouit la Chine, pour démontrer combien les Chinois sont portés au bien plutôt qu’au mal, il faut dire qu’ils appliquent à l’industrie les découvertes dont nous nous servons, nous, pour perfectionner les engins de destruction créés contre nos semblables : par exemple, la poudre qu’ils emploient exclusivement en feux d’artifice, pour l’embellissement de leurs fêtes ; aucun peuple n’a poussé aussi loin que les Chinois l’art de la pyrotechnie ; les navigateurs sont unanimes à déclarer qu’on est ébahi de l’emploi merveilleux qu’ils font de la poudre.

Telle est cette nation calomniée par les jésuites.

Quel intérêt ont ces misérables à nous représenter comme une immense horde de sauvages le peuple de la terre le plus avancé dans la voie de la civilisation ? — La réponse est bien simple : l’intérêt qui les guide partout et toujours, l’argent.

Étudions de près les missions, et voyons en quoi elles consistent :

1. C’est un moyen des meilleurs pour attirer les gros sous des imbéciles dans la caisse pontificale. Lisez les Annales de la Propagation de la foi, et vous verrez que les sommes récoltées chaque année sous ce beau prétexte se chiffrent par millions.

2. Avec les missions, on se débarrasse de quelques pauvres diables exaltés de bonne foi, qui prennent au sérieux les enseignements du Gésu. Exemple : l’abbé Gabriel du Juif-Errant, d’Eugène Sue. Ces bons prêtres existent, âmes naïves, hommes dévoués et simples qui ne rient pas lorsqu’ils rencontrent un autre augure. Aussi, ce sont des augures, gênants. Mais comme il est facile d’exciter leur imagination on les expédie aux Indes, en Chine, au Japon, dans les Montagnes Rocheuses, n’importe où, pourvu que ce soit bien