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LA VIE DE JÉSUS

bliques du Messie Jésus, rien su de ses miracles publics, rien su de son crucifiement public ; Josèphe, l’historien juif, qui a relaté tous les Messies quelconques, qui a écrit avec le plus grand luxe de détails l’histoire de sa race et en particulier celle des Juifs jusqu’au siège de Jérusalem, auquel il assista ; né quatre ans après le drame du Golgotha et trente-un ans après la grande révolte de Judas le Galiléen, il a connu les judaïtes christiens, mais les chrétiens de Pierre et Paul, non !…

Allons ! dès qu’on l’examine de près, le seigneur Jésus-Christ n’est qu’un mythe, et la vérité de la fabrication de sa légende s’entrevoit, ainsi que le travail souterrain et latent qui en a fait peu à peu la base d’une religion nouvelle, arrivant bien à point pour remplacer le vieux paganisme gréco-romain qui s’effritait. Le coup, qui, par la main de Titus, a abattu la nation juive, a fait, de ce peuple dispersé par les Césars, deux tronçons : l’un, opiniâtre, entêté, s’est obstiné dans la foi de ses pères ; l’autre, plus habile, s’est plié, en tâtonnant et se dissimulant d’abord, sous le joug des vainqueurs, mais a fini par les dompter, le jour où Constantin comprit le parti que le trône impérial pouvait tirer du nouvel autel.

L’hébraïsme chrétien a le présent ; l’hébraïsme juif espère toujours avoir l’avenir. Erreur pour tous deux : depuis le rire fécond de Voltaire, la libre-pensée fait reculer toutes les superstitions, infâmes ou ridicules ; et c’est à la libre-pensée, conquérante libératrice, qu’appartient l’avenir.

 

Terminé cette nouvelle édition, revue et augmentée, le jour du troisième centenaire du supplice de Giordano Bruno, qui n’est pas un mythe, lui, le sublime martyr de la libre-pensée, retenu huit années dans les prisons du Saint-Office, soumis aux tortures de l’Inquisition, et brûlé vif à Rome, le 17 février 1600, par le Pape et les Cardinaux, princes des prêtres.