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COURS DE LUXURE

§ II
Des désirs, de la joie ou de la complaisance

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Le désir emprunte son espèce à l’acte extérieur auquel il tend. Ainsi, si l’on désire l’accouplement avec une femme libre, ce désir prend la malice de la fornication ; avec une femme mariée, celle de l’adultère ; avec une femme consacrée à Dieu, celle du sacrilège. Si le désir tend à des espèces de luxure imparfaite, il prend leur malice spéciale, comme celle du tact, du regard, etc… Toutes ces circonstances doivent être déclarées en confession.

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§ III
De la délectation morose

La délectation morose est la libre complaisance dans une chose mauvaise, offerte comme présente par l’imagination, sans désir de la faire ; par exemple, si quelqu’un s’imagine forniquer, et que, sans avoir l’intention d’accomplir l’acte, il se complaise dans la représentation de cet acte.

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La délectation morose emprunte nécessairement son espèce à l’objet prochain auquel elle a rapport, et aux conditions de cet objet ; autrement, on ne pécherait pas davantage en se représentant l’acte du coït que celui d’un simple baiser ; ce qui est absurde.

« Donc, ajoute Collet, la délectation emprunte son espèce à ses objets ; et de même que le coït diffère spécifiquement du baiser, de même la complaisance dans l’un diffère de la complaisance dans l’autre. Ainsi, les pénitents, de même qu’ils sont tenus de déclarer s’ils sont allés jusqu’au désir, ou s’ils se sont arrêtés dans la pure délectation ; de même ils sont tenus de déclarer si cette délectation a eu pour objet l’attouchement ou le coït, le coït simple, ou accompagné de circonstances qui l’aggravent. Aussi, quand une mauvaise confession doit