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LES DIACONALES

selon son pouvoir, de cette action perverse ; la charité l’y oblige.

Il est certain : 4o que la femme peut et doit rendre le devoir conjugal si, averti par elle, le mari promet de compléter l’acte par l’éjaculation dans la matrice, et s’il est fidèle à sa promesse au moins quelques fois ; car sur le doute de l’abus qu’il peut faire de son droit, elle ne peut pas se refuser au coït ; mais c’est aussi son devoir de réprimander son mari quand celui-ci retire le membre viril du vagin avant l’éjaculation ; si elle ne protestait pas contre cette action, elle commettrait un péché mortel.

La difficulté consiste donc maintenant à décider si, en sûreté de conscience, elle peut rendre le devoir conjugal lorsqu’elle sait, d’une manière certaine, que son mari retirera son membre du vagin avant l’éjaculation, lorsqu’elle ne peut douter que ses prières ni ses avertissements ne parviendront pas à le détourner de sa résolution.

Beaucoup de théologiens prétendent que, dans ce cas, la femme doit se refuser à rendre le devoir, même pour éviter la mort dont elle serait menacée :

1o Parce que le mari, en retirant son membre du vagin, commet une action essentiellement mauvaise, et que la femme participerait à sa malice en se rendant à sa demande ;

2o Parce que l’homme, dans l’hypothèse, ne demande pas l’acte conjugal, mais réclame de sa femme ses complaisances pour introduire le membre viril dans les parties sexuelles et pour s’exciter à la pollution ;

3o Parce que si le mari exigeait de sa femme sa participation à un acte sodomique, celle-ci ne pourrait y consentir pour aucun motif, même pour éviter la mort : or, dans le cas supposé, la demande du mari se réduit à l’acte sodomique, puisque le parfait accomplissement de l’acte conjugal en est exclu. Voy. Habert, t. 7, p. 745, Collator, de Paris, t. 4, p. 348, plusieurs docteurs de la Sorbonne cités par Collet, t. 16, p. 244 ; Collator Andeg., sur les États, t. 3, dernière partie ; Bailly, etc.

Beaucoup d’autres enseignent que la femme qui