Page:Léo Taxil - La confession et les confesseurs.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
207
DE MONSEIGNEUR BOUVIER

d’excuse, car on fournit ainsi matière à péché véniel. Mais lorsque la demande est formelle, celui qui rend le devoir est suffisamment excusé ; car il doit craindre, en refusant, d’exciter des rixes, des haines, des scandales, et de donner naissance au danger de plus graves péchés.

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

On demande : 1o Si une femme qui n’a encore mis au monde que des enfants morts peut, néanmoins, demander ou rendre le devoir conjugal ?

Réponse : Sanchez, l. 7 disp. 102 n° 8, S. Liguori, l. 6, n° 953, et beaucoup d’autres disent que cette femme ne pèche ni en rendant ni en demandant le devoir, car : 1o elle fait une chose en soi licite et à laquelle elle a droit, tandis que la mort du fœtus est le résultat d’un accident et ne peut lui être imputée ; 2o il vaut mieux donner naissance à un être humain avec un péché originel que de le laisser dans le néant, comme Sanchez essaie de le démontrer dans ses savantes dissertations.

On demande : 2o Si la femme qui, de l’avis des médecins, ne peut pas accoucher sans un danger de mort évident, est tenue de rendre le devoir conjugal à son mari lorsqu’il le demande avec instance.

Réponse : Nous avons déjà prouvé que le mari, dans ce cas, ne peut demander le devoir pour quelque motif que ce soit ; la femme ne peut donc pas davantage le rendre, car elle ne peut disposer de sa vie. Mais le péché n’est mortel que si le danger est manifeste.



CHAPITRE II
De l’usage du mariage

Nous examinerons dans ce chapitre :

1o Quand les époux tombent dans le péché en usant du mariage ;