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ET LES CONFESSEURS

somme que vous détenez indûment et je l’appliquerai à une bonne œuvre catholique. Ce sera la réparation de votre faute.

Voilà ce qui arrive en fait de restitution ; mais on avouera que, si le voleur restitue de cette façon, le volé n’en a pas une plus belle jambe.

La vérité m’oblige à dire qu’il y a un curé, — il existe encore, — qui a opéré quelques restitutions en rendant à des personnes volées l’argent qui leur avait été pris.

Ce curé s’appelle l’abbé Cameigt ; tout récemment, il était à la tête d’une paroisse dans le département des Pyrénées-Orientales. — Voici quel était son manège : quand il allait en visite chez quelqu’un, il filoutait tout ce qui se trouvait à sa portée ; il ne se gênait pas ; si l’on ne s’apercevait pas du larcin avant un certain nombre de jours, il gardait l’argent ou les objets dérobés ; comment se douter que monsieur le curé était le voleur ? Si par contre la disparition de ce que l’abbé Cameigt avait confisqué était aussitôt constatée, dès que notre voleur savait que les victimes faisaient une petite enquête et recherchaient l’auteur du méfait, il se rendait chez le commissaire de police et lui tenait ce langage :

— Monsieur le commissaire, pas plus tard que ce matin, un de mes pénitents est venu se confesser à moi et m’a remis cette somme qu’il a