Page:Léo Taxil - La confession et les confesseurs.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
53
ET LES CONFESSEURS

qui fait du criminel un héros et le désigne à la vénération des fidèles.

Ainsi, que demain le gouvernement fasse rentrer le clergé tout à fait dans le droit commun, lui retire tous ses privilèges et confisque au profit de l’État les biens mal acquis par les congrégations, toute la prêtraille se dira persécutée ; les députés républicains et les membres du pouvoir seront désignés aux vengeances catholiques ; et, si quelque fanatique venait à assassiner, soit un président de la République, soit un ministre, soit un des députés démocrates influents, loin de renier l’assassin, le clergé lui élèverait des autels.

Que ceux qui gouvernent réfléchissent ! Qu’ils réfléchissent, et ils comprendront combien la confession est pernicieuse et combien en général la religion est une chose infâme.

Au siège de Barcelone, les prêtres refusaient l’absolution à ceux qui restaient fidèles à Philippe V, à qui, par parenthèse, ils avaient eux-mêmes prêté serment de fidélité.

En 1750, on refusait à Paris l’absolution et les sacrements à ceux qui n’admettaient point une certaine bulle du pape, la bulle Unigenitus, qui n’était point un acte de foi, mais un acte de parti.

Tout récemment, sous la période du Seize-Mai, si bien appelée par le peuple « gouvernement des curés », les prêtres dans les campagnes refusaient