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LES TROIS COCUS

pont… Un homme passe sur le pont… C’est un nègre… Il donne familièrement le bras à son ami… La personne que vous m’avez ordonné de suivre est l’ami du nègre… Ils prennent la rive gauche du fleuve et descendent sur la berge… Tiens, ils ouïrent dans la petite maison… Les volets sont verts… On a attaché le chien au pied du lit…

— Quel chien ?

— Le chien d’Eustache.

— Qui est-ce, cet Eustache ?

— Le jardinier de la villa Saint-Magloire.

— Où est cette villa ?

— Sur le coteau.

— Quel coteau ?

— Le coteau des vignes bleues.

— Des vignes bleues ?

— Oui, les feuilles de la vigne sont bleues… les raisins sont rouges comme des coquelicots… Il y a des béliers dans la plaine.

— Étrange ! étrange !… Revenez au chien d’Eustache qui est attaché au pied du lit… Est-ce que le nègre et son compagnon sont dans la chambre ?

— Oui… le chien, qui aboyait, cesse dès que le nègre est entré… Ils prennent la cassette…

— Quelle cassette ?

— La cassette qui est sur le guéridon.

— Et que contient-elle, cette cassette ?

— Le trésor.

— Quoi ! un vol ?

— Non, le trésor leur appartient.

— D’où provient-il ?

— De la cave.

— Est-ce de la cave de cette maison qui est au bord de ce fleuve ?

— Non.

— De quelle cave, alors ?

— Attendez… Je reviens… C’est la maison dans laquelle habite à Paris la personne dont je tiens la fleur…

— Moi ?

— Oui, vous.

— Cette maison-ci ?

— Oui… Il y a un colonel retraité au troisième, un magistrat au second… Le concierge est enragé…

— C’est bien cela, murmure le plumassier… Et le trésor de la cassette que prennent le nègre et son compagnon provient de la cave de la maison de Paris ?