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Page:Léo Taxil et Paul Foucher - La religion du crime.djvu/68

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LES ROMANS ANTI-CLÉRICAUX.

Et, quittant le prêtre, Angedemer se dirigea rapidement du côté de l’homme qui se tordait.

La pluie tombait moins depuis quelques minutes.

L’abbé Meurtrillon passa sur l’autre côté du trottoir et observa de loin le groupe qui s’assemblait autour du forcené.

Arthur, criant : « À l’aide ! » gesticulait presque autant que l’épileptique.

En voyant Jeanseul sortir de chez Cingali, traverser la rue, immobiliser le furieux qui se débattait, puis le transporter dans la direction d’une boutique de pharmacien dont les gros bocaux verts et rouges brillaient comme des yeux d’animaux fantastiques, Meurtrillon se dit qu’Angedemer était décidément un être plein d’astuce.

« La combinaison, pensait le prêtre, est fort bien imaginée. L’empressement que le bel Arthur semble avoir mis à secourir l’épileptique va lui concilier la bienveillance de Jeanseul. Puis, avec un peu d’habileté, Arthur mènera Jeanseul où il voudra. Au reste, nous allons bien voir. »

Quelques minutes plus tard, le batteur de dig-dig, soutenu par Jeanseul et par Angedemer, sortait de la boutique du pharmacien.

Après une courte discussion dans laquelle le soi-disant malade exprimait, à en juger par ses gestes, qu’il se sentait de force à regagner de lui-même son domicile, Meurtrillon vit Maximilien et le bel Arthur quitter le monstre et s’en aller ensemble dans la nuit.

Le prêtre marcha derrière eux, les suivant de loin et allongeant le pas chaque fois qu’ils tournaient le coin d’une rue.

Évidemment, Meurtrillon avait un intérêt puissant à ne pas perdre de vue Angedemer et Jeanseul.


CHAPITRE VIII

LE SECRET DE LA VISIONNAIRE

Tandis que l’abbé Meurtrillon suivait Arthur et Maximilien qui, marchant dans la direction des Halles, prirent successivement la rue du Bouloi et la rue Coquillière, il songeait à tirer tout le parti possible