Page:Léon Bloy - Le révélateur du globe.djvu/108

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à son Église de démentir cette épouvantable affirmation de l’esprit du mensonge. Voici, je crois, l’occasion de ce magnifique démenti.

La tactique infernale est bien connue. Elle ne s’est jamais modifiée et elle refuse obstinément d’adopter les combinaisons entièrement nouvelles de la tactique des guerres modernes. Tout le génie militaire du Diable se réduit, en somme, à prendre des forteresses et à massacrer les traînards au bord des chemins, mais il n’accepte qu’à contre-cœur et seulement à la dernière extrémité la bataille rangée dans la plaine. Eh bien ! il faut le contraindre à combattre de cette manière et nous serons alors assurés de la victoire. Puisqu’il faut des saints à l’Église et que la voix unanime de nos premiers pasteurs nous avertit qu’il y en a un à deux pas de nous et, pour ainsi dire, au milieu de nous, merveilleusement accommodé au génie des temps modernes par l’exceptionnelle spécialité de sa gloire, pourquoi donc n’irions-nous pas à lui avec enthousiasme et ne l’opposerions-nous pas comme un invincible chef de guerre aux entreprises de plus en plus audacieuses des ennemis de la Rédemption ?

L’importance extrême de cette détermination nous est surabondamment indiquée par le soin qu’ils prennent de la retarder et de nous prévenir. Il est clair que le Prince du Monde a effroi de Christophe Colomb. Il ne veut pas de cette gloire pour l’Église et pour la Papauté. « Veut-on savoir, dit le Comte Roselly de Lorgues, les effets de l’indifférence catholique à l’égard de cet incomparable serviteur de Dieu ? Les voici. Le clergé ne revendiquant pas comme lui appartenant l’homme qui a le plus servi l’Église, l’impiété en a fait