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L’HÉRÉDO.

les demander désormais au sensible, notamment à l’intuitivisme, faculté mystérieuse, inanalysable, prééminente, qui devenait le tarte-à-la-crème de la philosophie renouvelée.

Or, si j’examine les divers compartiments de ce qu’on appelle l’Inconscient, je découvre dans chacun d’eux :

1° Un principe moteur, dynamique, qui est, selon moi, l’instinct génésique ;

2° Un automatisme, qui n’est lui-même qu’une accumulation de mouvements et de possibilités de mouvements héréditaires, déclenchés par ce principe dynamique ;

3° Des dessins et enchevêtrements, compliqués sans doute, non inextricables, résultant de la combinaison des débris héréditaires explosés au sein du moi. Ceci soit dit notamment pour le vertige ambulatoire, ou les interventions inattendues d’un lointain passé dans le présent.

Examinons ces différents points, sans recourir à l’intuitivisme, ni à rien de semblable, mais à la lumière de l’entendement.

1° L’instinct génésique est, avec la volonté de vivre, le grand principe dynamique de l’individu, celui qui assure la continuité de la race.