rechercher les jeux éblouissants de la lumière et la décomposition instantanée du prisme — d’une façon encore plus aiguë et pénétrante que chez Turner, autre frénétique — au lieu que le drame intérieur de Goya se joue de préférence au crépuscule. Mais si vous voulez mettre en opposition un moi prédominant et un soi vainqueur de l’hérédité, rapprochez un Turner d’un Poussin, le premier étant en somme un élève exaspéré du second. Quel trouble ancestral chez Turner ! Quel équilibre sage chez Poussin !
Le trait est à la couleur ce que le rythme est au son. Le rythme doit être considéré comme une dépense d’hérédo-mouvements accumulés, tels que la marche ou les gestes usuels et de métiers, repris et équilibrés par le soi. Il en est de même du trait. Au lieu que la couleur est un résumé des contemplations héréditaires et le son un résumé des surprises auriculaires ou auditions ancestrales : « Cela chantait dans ma tête, bien avant que je l’eusse inscrit sur le papier. » Ainsi s’expriment tous les musiciens. Les formes hantaient le dessinateur et les couleurs et nuances le peintre, bien avant qu’il ne les fixât. Désor-