science comme en littérature, comme en politique, puis elle le retire par la déception et l’irritation d’autrui. Au lieu qu’une certaine fermeté et même dureté conserve ses conquêtes. Les réticents et les allusionnistes sont des types humains dont les moralistes et les auteurs comiques n’ont pas tiré le parti qu’ils auraient pu. Les réticents ne disent jamais tout, ne pensent jamais tout, n’agissent jamais tout. Ils demeurent à mi-chemin entre la conception et la réalisation, comme ils restent en route au milieu d’une phrase. La cause en est dans la traversée brusque d’un hérédisme par un autre, dans un chevauchement congénital des ancêtres décidés par les ancêtres irrésolus. Le réticent, quand il se risque, fait exception à ses habitudes et s’exprime jusqu’au bout, au milieu de quel trouble, de quelles angoisses, lui seul pourrait le dire ! J’en ai connu un qui m’affirmait que son effort — venu évidemment de son soi, sans qu’il s’en doutât — était comparable à celui du manœuvre qui soulève une énorme pierre. Il me disait encore : « C’est un supplice que d’être forcé de tout dire ou de tout réaliser. Je voudrais être compris à demi-mot et me
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L’HÉRÉDO.