la nature, comme un enfant attentif au manège d’un insecte. Ses ouvrages sont un modèle de la science de plein air, qui est la vraie science, alors que le laboratoire est trop souvent la chambre de torture de la vérité, du moins quant à la biologie. Depuis les anciens alchimistes, un grand nombre d’erreurs ont pris naissance dans les laboratoires. Fabre ne formait point les conditions de la vie. L’ingéniosité de ses expériences n’a d’égale que leur ingénuité. Claude Bernard, grand hérédo, chez qui l’impulsion créatrice était aussitôt envahie par des réveils héréditaires, qu’il traduisait en hypothèses, Claude Bernard préconisait l’idée préconçue comme stimulant de la recherche : « En route, vous trouverez autre chose. » Fabre n’avait aucune idée préconçue. Il se pliait à la biographie de la mante religieuse ou du bousier. Il ne la pliait pas à ses images intérieures.
Je me rappellerai toujours l’étonnement heureux où me plongea ma première visite au docteur Lamarre, de Saint-Germain-en-Laye, philosophe et guérisseur. Ce grand homme, simple et bon entre tous, n’a aucune espèce de marotte, aucune espèce de thèse arrêtée sur