Page:Léon Daudet – L’Hérédo.djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
306
L’HÉRÉDO.

lement soumis au contrôle et à l’exercice de la raison. Elles prennent le déchet pour la cause et l’accident pour la substance.

6° Le moi est commandé, ou déterminé, soumis à diverses influences venant de l’instinct génésique, comme de ses propres prolongements organiques. Le soi est infiniment libre. Il a le choix et il en use.

7° L’instinct génésique ne se contente pas de typifier, au sein du moi, les divers personnages héréditaires qui s’y succèdent comme sur un théâtre, en empiétant parfois les uns sur les autres. Il lui arrive de procéder à l’autofécondation d’un de ces personnages, jusqu’à lui faire emplir presque tout le champ de la conscience, sauf une frange toujours subsistante. C’est ce qu’on a appelé le dédoublement de la personnalité.

8° La persistance de cette frange assure la liberté humaine et l’exercice de la responsabilité, jusque dans les plus graves dérangements de l’esprit. Il n’y a pas d’aliéné constant ni complet.

9° Les débats des hérédismes du moi — amplifiés ou non par l’instinct génésique — et du soi, constituent ce que j’appelle le drame