étonnantes. De sorte qu’il est à présumer que, dans un ou deux siècles, beaucoup de vaccins ou de sérums, employés à la date où j’écris, auront cessé d’agir sur les maladies qu’ils combattent, ou exerceront une action différente, qu’on peut quelquefois présumer nocive. On objecte que le plus ancien vaccin, comme celui de la petite vérole, n’a pas perdu de son efficacité. Cela demanderait une sérieuse enquête, ainsi que sur la question de savoir si les maladies épidémiques ne décroissent point spontanément et par elles-mêmes, au cours des âges, concurremment à l’action du vaccin. Mais il est d’autres vaccinations moins répandues que celle de Jenner, non moins célèbres, dont on dit déjà qu’elles n’agissent plus, ou qu’elles agissent moins.
La rencontre de l’ovule par le spermatozoïde n’est pas, dans la nature, le seul procédé de fécondation connu. La parthénogenèse, l’accouplement d’hermaphrodites, la scissiparité, nous montrent une variété (dont l’ampleur nous échappe peut-être encore) dans les moyens de la continuité des êtres vivants à travers le temps. Quant à l’être humain lui-même, il est impossible de savoir si, à un moment donné, son moyen de se reproduire n’était pas autre qu’il n’est aujourd’hui. Tel qu’il est, ce mécanisme physiologique, il présume un état de réplétion vasculaire (corps caverneux) qui dépend directement d’une image, elle-même éveillée par un désir ; il correspond ainsi à une genèse verbale, où la semence est remplacée par les mots.