Page:Léon Daudet – Le Monde des images.djvu/95

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Bref, il est entré dans un cycle intérieur, dans une hérédofigure, qui le modèle et le transforme à sa ressemblance, et aussi selon les attractions ou répulsions du soi. À un certain degré de consistance, cette préoccupation, devenant verbale (le verbe est l’image de l’image) aboutit au monologue. Qui n’a pas rencontré, dans la rue, de ces passants absorbés et ronchonnants ? Qui ne s’est pas surpris soi-même, dans l’état de trouble ou d’inquiétude, à exprimer à haute voix son mécontentement, ou au contraire à mentir pour soi, comme afin de se donner le change ! L’hypocrisie monologuée existe ; elle est un témoignage unique de cette sensation de dédoublement banale, qui tient à la présence de la personimage devant le soi et soumise au soi.

L’étude du dérèglement quantitatif des images nous amène ainsi à celle du dérèglement qualitatif.