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LE STUPIDE XIXe SIÈCLE.
13° La science n’a ni frontières, ni patrie.
14° Le peuple a soif d’égalité.
15° Nous sommes à l’aube d’une ère nouvelle de fraternité et de justice.
16° La propriété, c’est le vol. Le capital, c’est la guerre.
17° Toutes les religions se valent, du moment qu’on admet le divin.
18° Dieu n’existe que dans et par la conscience humaine. Cette conscience crée Dieu un peu plus chaque jour.
19° L’évolution est la loi de l’univers.
20° Les hommes naissent naturellement bons. C’est la société qui les pervertit.
21° Il n’y a que des vérités relatives, la vérité absolue n’existe pas.
22° Toutes les opinions sont bonnes et valables, du moment que l’on est sincère.
Je m’arrête à ces vingt-deux âneries, auxquelles il serait aisé de donner une suite, mais qui tiennent un rang majeur par les innombrables calembredaines du XIXe siècle, parmi ce que j’appellerai ses idoles. Idoles sur chacune desquelles on pourrait mettre un ou plusieurs noms. Nous aurons amplement l’occasion d’y revenir et de discerner, sous chacune d’elle, dans son socle, la timidité et l’outrecuidance dont nous venons de parler. Essayons auparavant de situer le XIXe siècle en France, quant à ces vastes mouvements de l’esprit humain, comparables à des lames de fond, qui déferlent, au cours de l’histoire, sur les sociétés, et dont l’origine