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CHAPITRE PREMIER

stupidité de l’esprit politique au XIXe siècle français. — révolution et libéralisme. — la presse et son rôle

La politique, c’est le grand art : ars magna. On a proposé d’elle, au cours des âges, bien des définitions. Son rôle est de garantir la cité (et par conséquent le langage, et tout ce qui en découle) contre les dislocations intérieures, résultant des luttes civiles et religieuses, et contre les agressions venant du dehors. Elle est à la fois la philosophie et l’action de l’État. Une politique qui aboutit à l’ébranlement national, aux luttes intestines et à la guerre, qui fait le malheur du pays, sa ruine, le deuil des familles, l’anéantissement des groupes sociaux, professionnels ou provinciaux, est donc une mauvaise politique, une politique dangereuse et fatale. Sauf le court intervalle de la Restauration (qui remplit le programme de son nom) la politique de l’État français, au XIXe siècle, a été une politique exécrable, puisque son premier flot a