Page:Léon Frapié - La maternelle, 1904.djvu/261

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l’entretien de l’école, c’est : Propreté. Hygiène. Mais il ne s’agit pas que le nettoyage soit réel. À chaque instant la directrice guide mon zèle :

— Rose, je vous recommande les cuivres, les boutons de porte, ce qui brille… mon Dieu, le reste…

Et elle déploie un geste indulgent qui me dispense de balayer très soigneusement dans les coins.

Quand on prévoit la visite d’une autorité quelconque, alors on soigne pour de bon la propreté du préau. Rien n’est plus important que l’hygiène de ce grand local, si foncièrement scolaire. Alors, je m’en paie du frottage et du lavage, mais pour ne pas salir le préau, on y laisse les élèves le moins de temps possible ; plus il fait mauvais et plus on les maintient dans la cour ; on les parque sous le petit bout d’auvent, les pieds dans l’eau, sans jouer. En effet, il faut pouvoir parader :

— Voyez comme nous observons les règlements sur l’hygiène ! Voyez comme nous avons souci de l’extrême propreté si indispensable à la santé des enfants ! Voyez la netteté du plancher !

Cet hiver, parfois, les tout petits ressemblaient à des animaux, chats, chiens, hors de la maison, qui désirent rentrer ; pelotonnés dans leurs loques, ils fixaient obstinément les fenêtres, la porte du préau où il faisait chaud, comme si la force de leurs grelottements devait faire ouvrir.

— Pas moyen de vous réchauffer, mes chéris, nous attendons le délégué cantonal…

À moi-même, l’école inculque des qualités,