La mère de Louis Clairon a demandé la cantine gratuite pour son enfant.
On a envoyé à la directrice les rapports et certificats nécessaires en l’occurrence. J’ai pu jeter un coup d’œil dessus.
Il y a un rapport de commissaire de police : trois lignes, pas plus, c’est laconique et grand.
Si quelqu’un y résiste, c’est que — selon toute probabilité — mon hilarité avait une source maladive. Mais, peut-être aussi, manque-t-il ce fait d’avoir vu l’air de dénûment affamé de Louis Clairon, ce matin même : un enfant qui n’a pas eu sa soupe et qui arrive blême, verdâtre…
Trois lignes, puis un point, c’est tout :
« La nommée femme Clairon a vécu pendant plusieurs années avec un individu qui l’a abandonnée, n’a laissé que deux manches de parapluies. »