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IX


Je donne sincèrement — et sauf quelques lacunes, — la relation de cette dernière journée qui a fixé mon sort.

Mes étourdissements du matin ont été un peu plus inquiétants que d’ordinaire : la fatigue d’avoir passé une partie de la nuit à méditer, à écrire, — et la conscience que ce moment de ma vie est décisif.

Le dernier jour de classe !

Les portes s’ouvrent. Miséricorde ! on dirait qu’il n’y a plus de mauvais garnements ! Adam, Tricot, Bonvalot, — d’autres, toute la clique, — vous décochent leur espèce de salut militaire ; c’est dégoûtant de correction.

Voici les élèves sur les bancs qui attendent paisiblement l’inspection de propreté et la conduite aux cabinets ; à peine si quelques tout petits miaulent, se tiraillent, se grafignent d’une patte molle. Est-ce la chaleur qui les abat ? Le thermomètre du préau