Page:Léon Frapié - La maternelle, 1904.djvu/335

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et de vice. On n’en finit pas de les placer convenablement : on a beau masquer des horreurs, il en ressort toujours de nouvelles : c’est Kliner qui tourne sa figure du mauvais côté, du côté assassiné ; c’est Tricot qui remue ses pouces de pieds par les trous de ses chaussures ; c’est la petite Doré qui louche plus que d’habitude, c’est Vidal qui abuse de sa bosse, c’est Bonvalot qui crachote et allonge trop son long cou ; si l’on redresse Virginie Popelin, on exhibe fâcheusement Pluck qui tousse trop pour se tenir droit.

Il faudrait à chaque enfant une mise en lumière à part, devant l’appareil photographique ; de même qu’il faudrait une éducation pour chaque tempérament bien défini et bien situé.

En effet, selon que je me déplace, les mêmes têtes présentent des aspects de dégénérescence répulsive, ou des aspects de croissance normale, touchante. Je médite :

— Certains ingrédients se qualifient de dangereux, étant à la fois remèdes et poisons. De même, nos élèves ont des instincts dangereux.

Attention donc ! imprudentes institutrices, vous excitez chez cet enfant une certaine partie atavique à laquelle il fallait se garder soigneusement de toucher, tandis que, cette même partie, vous ne l’exaltez pas assez chez cet autre enfant ! Vous n’avez rien à leur donner à ces malheureux, mais vous avez à mettre en valeur, ou à atténuer ce qu’ils possèdent virtuellement.

Tenez, Adam doit se manifester dans l’exceptionnel ;