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LIVRE PREMIER.

tères, amenaient, entre deux guerres, des luttes d’un genre plus élevé, chaque ville mettant sa gloire à posséder les œuvres des plus beaux génies. Parmi elles brillaient Pise, Sienne et surtout Florence, qui, loin de commencer à décliner comme les deux premières, croissait en richesse et en puissance. Le voisinage de Bologne, où existait une célèbre université, où l’esprit d’émulation était très développé, n’empêchera pas cette ville de devenir bientôt et de rester durant deux siècles le vrai foyer intellectuel de l’Italie. Toutefois, si les cités rivales et Rome elle-même demeurent en arrière, leurs efforts ne sont pas inutiles, et il faut leur accorder une grande part dans le progrès général.

Dante, né à Florence en 1265, de 1292 à 1320 travaille à sa Divine Comédie, qui s’inspire des auteurs classiques et transporte l’imagination du lecteur aussi bien sur le Parnasse, dans les Champs-Élysées et le Tartare que dans le ciel et dans l’enfer des chrétiens. Ce poème, il est vrai, du vivant de l’auteur ne fut connu que par quelques indiscrétions ; mais d’autres pièces moins importantes, publiées par Dante durant sa composition, eurent beaucoup de vogue et influèrent tout autant sur le goût des Florentins, dont la langue se trouva prendre une nouvelle forme, acquérir de l’élégance et de la distinction. Avec Boccace (1313-1375), et surtout Pétrarque (1304-1375), l’amour de l’antiquité ne fait que croître ; on ne se contente pas d’imiter les auteurs classiques, on les étudie, on les explique ; les écrivains latins sont mis à contribution, exploités comme un patrimoine national. On agit de même avec