Giuliano da San-Gallo, qui, au xve siècle, vient chez nous enrichir son album des plus précieux motifs d’architecture. Cet exemple, il ne faut pas l’oublier, fut suivi assez longtemps après par Vignola, Palladio et San-Micheli.
Jusqu’ici, nous n’avons rien dit des miniatures de Jean Foucquet. Il y a là cependant un témoignage du goût très prononcé de l’un de nos compatriotes pour tout ce qui touche à l’architecture antique, dès le milieu du xve siècle. Le Livre d’heures d’Étienne Chevalier est rempli de fonds de tableaux inspirés des monuments romains. On y trouve notamment plusieurs fois répétées les colonnes torses couvertes de pampres conservées à la basilique de Saint-Pierre, où elles sont données comme provenant du Temple de Jérusalem. Les Antiquités judaïques, enluminées quinze ans plus tard, c’est-à-dire en 1470, reflètent les mêmes préoccupations et avec raison jouissent d’une réputation non moins considérable.
L’initiative prise par Jean Foucquet n’eut guère d’influence sur l’architecture, qui, pour être transformée, demande le concours de beaucoup de volontés. Sauf la tentative signalée au Mans dans la région du Nord, on continua sous Louis XI à suivre l’ancienne pratique. L’esprit bourgeois qui régnait à la cour était peu favorable aux arts ; il n’y avait nulle part d’idées élevées ni délicates. Du reste, pendant les premières années du règne de Charles VIII, les choses demeurèrent à peu près dans le même état. Au château du Verger, en Anjou, tout le corps de logis principal, élevé de 1482 à 1490, appartient encore au gothique quintessencié, et c’est